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David Hallyday publie son autobiographie : “Je ne pardonnerai jamais”



David Hallyday se raconte pour la première fois, lui qui est d’ordinaire si discret, secret même. Il évoque sa jeunesse en long et en large. En France d’abord, avec la crainte et l’incompréhension face à ceux qui, fans ou paparazzi, s’immiscent dans la vie de Johnny et Sylvie Vartan, et, par conséquent, dans la sienne. Aux États-Unis ensuite. Plus précisément en Californie. Ses années bonheur, c’est à Los Angeles que David Hallyday les a passées. La liberté de ne pas être épié et poursuivi. Les 400 coups. L’esprit de groupe aussi.

”Faire une carrière solo n’était pas mon idée. Ni mon souhait”

Tout au long de son livre, le chanteur explique qu’il n’a jamais voulu être le frontman, l’homme sur le devant de la scène. D’où le choix de la batterie comme instrument. C’est son beau-père, Tony Scotti qui l’a poussé à faire carrière en solo. On sent pointer un regret dans le propos de David Hallyday, même s’il ne crache pas sur ce qui a suivi. “Faire une carrière solo n’était pas mon idée. Ni mon souhait.”

On croise d’innombrables personnages dans cette autobiographie. Ils montrent quel a été l’environnement exceptionnel dans lequel le garçon a grandi : Bob Dylan, Jimi Hendrix, Louis de Funès, Coluche, Carlos, Phil Colins, le dalaï-lama, Philippe Lavil, Jean-Jacques Goldman… Pas de trace par contre d’Eddy Mitchell ou de Jacques Dutronc. C’est Michel Sardou qui vient s’accoler à celui de Johnny. “Ils n’étaient pas loin d’être les meilleurs amis du monde.”

”En France, mon nom sonnait comme un raccourci, une suspicion, un reproche”

Au gré des chapitres, il évoque ce qui fait sa vie. La musique avant toute chose. Même si on regrette qu’il passe rapidement sur la confection de l’album Sang pour Sang, le plus gros carton de son père. “Pendant très longtemps, en France, j’ai porté mon nom comme une croix. On ignorait, ou plutôt on voulait ignorer, que j’avais joué dans deux groupes, que j’avais écumé les salles et les festivals, que j’avais fait un film; bref, que j’avais déjà une carrière […] Aux États-Unis, mes amis n’accordaient aucune importance à la célébrité de mes parents […] En France, mon nom sonnait comme un raccourci, une suspicion, un reproche. Car rien n’est pire dans ce pays que d’être connu sans avoir connu le baptême du succès.” Il aura fallu ce disque pour que le regard porté sur lui change, notamment de la part des journalistes. Il ne parle pas de revanche mais de réconfort.

Jade et Joy parmi les femmes de sa vie

David Hallyday évoque son amour pour la vitesse, sa foi et le bouddhisme, ses carrières “avortées” dans le cinéma et comme joueur de tennis. Mais aussi les femmes de sa vie. Ça commence par sa mère, Sylvie Vartan, et sa grand-mère. Il y a bien sûr Estelle Lefébure et sa femme actuelle, Alexandra Pastor. Ses filles Ilona et Emma (et son fils Cameron). Il reste très pudique sur son divorce, préférant mettre en avant le respect qu’il porte à celle avec qui il a partagé dix ans de sa vie.

Il n’omet pas Laura Smet, sa demi-sœur qui est, à ses yeux, sa sœur. “Nous n’avons pas grandi ensemble. Mais nous nous sommes rencontrés en chemin, si l’on peut dire. Et, depuis une vingtaine d’années, nous apprenons vraiment à nous connaître et à nous aimer. Après la mort de notre père, lors de la grande ébullition médiatique et les polémiques, j’ai essayé de la protéger comme j’ai pu. Oui, c’était le moment de montrer que j’avais les épaules d’un grand frère.” Il ne tarit pas d’éloges à son propos.

”L’amour et la dignité ont toujours prévalu”

Jade et Joy ont aussi une place dans les pages, alors que Laeticia Hallyday est complètement absente. “Jade et Joy sont mes sœurs à part entière, sans la moindre nuance”, affirme-t-il. Sa porte leur est ouverte, “si un jour elles le veulent, je serais là pour elles.” Les enfants ne sont pas responsables des agissements de leurs parents”, insiste David Hallyday.

Johnny revient çà et là au gré des pages, synonyme de manque. Par son absence pendant l’enfance de David Hallyday, par le vide qu’il a laissé ensuite à sa mort. “Sa mort m’a jeté dans un puit de chagrin dont il est impossible de s’extraire et si difficile de se distraire mais elle a en outre remué des choses en moi. […] Je suis aujourd’hui un homme un peu différent […]” Et s’il n’a rien dit après ce funeste jour de décembre 2017, c’est parce qu’il estime que le deuil est une affaire personnelle. “Mon deuil n’attendait pas d’être déballé, vendu. J’ai donc choisi le silence.”

Meilleur album se lit agréablement. Il est parsemé d’anecdotes mais point de grandes révélations. Et lorsqu’arrivent les dernières pages, on se demande si l’auteur va aborder les questions qui fâchent, celle de la guerre des clans lors de la succession de Johnny. “Je n’ai pas écrit ce livre comme on épaule un fusil. Les balles me manqueraient […] Dans ma famille, n’en déplaise à celles et ceux qui ont voulu changer les règles, l’amour et la dignité ont toujours prévalu. J’ai été élevé ainsi […] Être célèbre, par exemple, n’implique pas de devoir rendre sa vie publique. Or, cet épisode (à l’évidence, absolument privé) a vu triompher un voyeurisme que je n’oublierai pas. Que je ne pardonnerai pas.” Et, un peu plus loin : “Je n’ai pas utilisé ce livre pour laver notre linge sale.” Tout est dit.



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Written by elitebrussels

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