elitebrussels
Illustration en France où le look de Jules Koundé n’est pas passé inaperçu à son arrivée à Clairefontaine. Le joueur du FC Barcelone a en effet opté pour un jean patte d’éléphant et des bottines noires façon santiags, à hauts talons. Pour finaliser sa tenue, il portait même un sac de voyage siglé Louis Vuitton à 4440 euros.
On constate un fort rapprochement entre le milieu de la mode et celui du foot”
“Aujourd’hui, c’est devenu un rituel très travaillé et mis en scène par les Fédérations, décrypte Mathieu Le Maux, auteur et chef de la rubrique sport au sein du magazine GQ depuis 2011. Et pour Koundé, on voit que c’est très pointu en termes de mode même si cela lui a valu des remarques homophobes. Les talonnettes sont hyper branchées en plus des pantalons à pattes d’éléphant, c’est un des joueurs les plus à la pointe de tous. Pour porter une telle tenue, il faut vraiment s’y connaître. Et plus généralement, lors de l’arrivée des joueurs en sélection, on constate un fort rapprochement entre le milieu de la mode et celui du foot”.
Le père de Thibaut Courtois évoque la situation de son fils avec les Diables rouges : “Il a une opinion et l’a exprimée”
Un rituel inspiré par la NBA
Après les Allemands et les Français, c’était il y a quelques jours au tour des Belges de faire leur entrée dans leur camp de base à Tubize. Avant l’Euro, les Diables Rouges ont sorti leur meilleure tenue à l’image de Jérémy Doku et sa salopette. Derrière ce qui pourrait ressembler à un défilé, on retrouve des codes bien précis.
Quand il salue les photographes à son arrivée à Clairefontaine, Kylian Mbappé le fait par exemple systématiquement avec sa main gauche pour mettre en évidence sa montre de luxe, offrant ainsi une grande visibilité à la marque avec qui il est partenaire.
La marque de luxe Dior s’est par exemple associée avec la star française, ce qui est totalement nouveau sur le plan vestimentaire. Aujourd’hui, c’est même le monde de la mode qui va “piquer” des codes vestimentaires auprès des footballeurs, très populaires et énormément suivis sur les réseaux sociaux, constate Mathieu Le Maux.
“Il y a quelques années, c’était impensable, souligne-t-il. On associait le monde du foot à un public de “beauf”, ce qui a totalement changé. Aujourd’hui, la plupart des joueurs se font aider par un styliste qui va lui-même démarcher des bureaux de presse ou des marques pour demander l’organisation d’une session shopping. Finalement, il n’en gardera qu’une et le joueur fera son essayage. Par contre, Koundé fait ses propres recherches tout seul, il passe beaucoup de temps à chiner, à chercher des nouvelles fringues, et tout cela est d’ailleurs très inspiré par la NBA”.
Le retour d’Axel Witsel chez les Diables rouges pose question et le défenseur y répond : “Tedesco voulait me regarder dans le blanc des yeux”
La plupart du temps, ce sont en effet les marques qui prêtent des vêtements aux joueurs et ces derniers n’hésitent pas à multiplier les appels du pied dans l’espoir d’un futur partenariat. Milan Taildeman, à la tête de la conciergerie de luxe MT Concierge, règle les services de plusieurs Diables Rouges en matière de vacances, de mode et de tout ce qui ne touche pas au ballon rond.
Ils apprécient pouvoir montrer leur style, affirmer leurs codes”
”Ce défilé est devenu un moment fort de la sélection”
“J’ai déjà travaillé avec Mandela Keita, Bakayoko, Meunier ou encore Theate et on remarque qu’il y a une volonté d’aller vers des marques de luxe et de haute couture comme Dior, Celine, Louis Vuitton ou encore Prada qui reste la plus demandée, raconte-t-il. Mais de temps en temps, je préfère proposer des marques moins connues pour venir avec quelque chose de spécial et on sent qu’il y a une vraie demande de leur côté également, une volonté de se différencier et de sortir des marques portées par la grande majorité des joueurs et de souvent affirmer leur identification à la culture urbaine”.
Kompany change de dimension au Bayern Munich : le salaire de l’ancien diable rouge dévoilé
D’après lui, ce défilé est même devenu l’un des moments les plus forts de la sélection. “Ils apprécient pouvoir montrer leur style, affirmer leurs codes, d’autant plus que tout cela est ensuite très partagé sur les réseaux sociaux, explique-t-il. Il arrive même qu’ils me demandent des conseils ou des produits spécifiques lors de capsules vidéos tournées par leur club en marge des matches ou des entraînements. Et l’idée est aussi d’attirer l’œil des marques et celui des fans pour augmenter leur audience”.
Côté look, cet expert en mode voit deux mouvements bien distincts au sein de notre équipe nationale. “Il y a une grande différence de style qui s’explique notamment par le fossé générationnel entre les joueurs, estime Milan. Chez les plus jeunes comme Bakayoko, Doku ou Onana, on voit une vraie prise de risques et des looks plus extravagants. Onana a par exemple un style très spécial, décalé, qui lui va très bien et ce n’est pas la première fois d’ailleurs. Chez Bakayoko, on est sur une veste Vuitton à près de 7000 euros, il y a une volonté de mettre le haut de gamme en avant et le luxe aussi, notamment avec la chaîne en diamants. Pour Doku, on part sur un ensemble Prada très haut de gamme avec le côté streetwear qui reste toujours présent grâce aux chaussures Nike Air Force. On voit aussi que malgré son âge, Lukaku reste fashion avec un jean-casquette efficace. Pour l’autre groupe de l’équipe, avec Vertonghen, Tielemans ou encore Castagne, on est sur un style beaucoup plus classique”.
