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Igor Dieryck , le futur Yves Saint Laurent venu d’Arlon pour conquérir Paris


Une passion précoce

Comme tous les petits génies en son genre, Igor Dieryck a été dévoré très jeune par sa passion pour la mode. À 10 ans, le petit garçon d’alors passe des heures à dessiner, s’imaginant concevoir des tenues de scène pour Beyonce ou Lady Gaga. Il réclame des carnets avec des silhouettes prédessinées et finit par demander à apprendre la couture. “Tous les week-ends, j’avais cours avec une amie de ma maman. Je faisais des choses simples que je pouvais moi-même porter, puis j’en ai fait pour mes potes.”

Qui fait la pluie et le beau temps dans la mode ? Les fashion weeks ou les réseaux sociaux ?

À 14 ans, la Lux Fashion Week lui offre l’occasion de présenter sa collection. Son talent, déjà, fait l’unanimité. Les médias s’intéressent à lui. L’année qui suit, pourtant, l’adolescent est pris de doutes et envisage de tout arrêter. Le monde de la mode l’effraie. “Je ne savais plus si c’était ça que je voulais faire. J’avais besoin d’une pause. ” La réponse à sa question, il finit par la trouver. C’est la voie du stylisme qu’il empruntera. Mais une condition lui est imposée par ses parents: intégrer une école de mode de renommée.

Son choix se porte vers l’Académie d’Anvers, à l’époque dans le top 3 du classement des meilleures école de mode. Il échoue au concours d’entrée. “On m’a conseillé de faire une année de prépa en arts. C’est ce que j’ai fait. Et c’était la meilleure décision de ma vie.” L’année suivante, il repasse le concours et intègre la prestigieuse Académie.

Des débuts pormetteurs

Après quatre ans de formation, et un solide réseau créatif construit en terres anversoises, Igor Dieryck pousse les portes d’une petite mais non moins reconnue maison pour son premier stage, celle de la créatrice Meryll Rogge. Il y reste deux mois avant d’enchaîner avec un stage de six mois chez Acne Studio, durant lequel il apprend sa nomination au Festival de la mode de Hyères. La suite, il l’imagine chez Hermès, où il a postulé. Bingo! Une proposition d’embauche arrive. “C ’était assez dingue, oui. Et en même temps, j’avais travaillé pour. Pendant des semaines.” En avril 2023, il est engagé comme junior designer pour le prêt-à-porter Hermès Hommes, où il s’épanouit encore actuellement.

En octobre 2023, la nomination d’Igor Dieryck au Festival de Hyères se transforme en véritable consécration. Qui lui offre un triplé, exceptionnel pour l’événement, avec le Grand Prix du Jury Première Vision, le Prix 19M des Métiers d’Art décerné par Chanel et le Prix du Public. Une expérience qui laisse songeur le créateur à l’idée de créer sa marque… Mais certainement pas maintenant. “Je n’ai que 24 ans. Je ne peux honnêtement pas dire où je serai dans dix ans. Bien sûr qu’on a envie que le produit final soit le résultat de nos idées. Et en même temps, c’est super riche et intéressant de travailler avec des profils qui ont de l’expérience… Si je lance un jour ma marque, je veux qu’il y ait une vraie valeur ajoutée. Je ne veux pas que ce soit juste une marque qui s’ajoute au planning des fashion weeks.”

Fashion week: le résultat final d’un long travail

À la fois boussoles et vitrines de l’industrie de la mode, les fashion weeks ont ceci d’essentiel qu’elles représentent l’occasion pour les créateurs et maisons de couture de dévoiler aux quatre coins du monde leurs dernières collections au grand public, fruits d’un labeur acharné.

Igor Dieryck , le futur Yves Saint Laurent venu d’Arlon pour conquérir Paris
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Igor Dieryck a accepté de lever un coin du voile des coulisses de ces shows d’exception qui font – quoi qu’on puisse encore en penser – la pluie et le beau temps sur la planète mode.

“Il y a tout un travail de préparation, de recherche et de création en amont. Depuis le Covid, ce travail est devenu beaucoup plus long. Désormais, il s’écoule de six mois à un an entre le début de ce dernier et la présentation de la collection au défilé, et parfois jusqu’à deux ans avant son arrivée en boutique.”

Recherche et prototypes

Cette première étape cruciale se consacre en grande partie à la recherche et au design. “C’est un travail qui se fait en équipe, chacun a ses spécialités.” Les résultats de ces recherches permettent de lancer ensuite les prototypes des futures tenues. “On peut concevoir sur base de dessins, de Photoshop aussi. Certaines maisons travaillent encore ‘en flou’, directement sur le mannequin, sans dessin à plat comme pour la réalisation d’un tailleur.”

Une fois les prototypes réalisés, place aux premiers essayages, puis à la correction des prototypes, avant de repasser encore aux essayages, à de nouveaux prototypes, et ainsi de suite. “Les créations sont amenées à évoluer constamment, souligne le jeune créateur. C’est la partie la plus longue du processus.”

“Il y a des collections qui sont très fluides, d’autres moins. Elles prendront plus ou moins de temps. Chez Hermès, dans le prêt-à-porter masculin, nous n’avons que deux collections par an. Ce qui nous laisse le temps d’aller au bout de nos idées, avec la meilleure qualité possible.

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L’élaboration des silhouettes

Après ces étapes de pure création, viennent le styling puis le fitting. Le premier consiste à concevoir les différentes silhouettes qu’on retrouvera dans les défilés. “C’est souvent quelqu’un d’extérieur à la maison, mais qui vient avec le directeur artistique. On associe les différentes pièces les unes avec les autres, on y ajoute des accessoires, etc. C’est une partie essentielle qui peut complètement modifier la perception qu’on a du vêtement. Parfois, ça se fait longtemps à l’avance, parfois au dernier moment. Cette année, je pense que le styling se fera last minute.”

Le second désigne la rencontre avec les mannequins, quelques jours avant le défilé: lequel portera quel look ? “C’est très important de trouver le bon modèle pour la bonne tenue et de pouvoir ensuite l’ajuster.” À cela, il faut encore ajouter tout l’aspect presse, communication, logistique, “mais que je ne connais pas du tout. Moi, je reste dans la partie créative”, confesse Igor Dieryck.

Lors du défilé, le travail d’Igor Dieryck ne s’arrêtera pas. Dans les backstages, tandis que les habilleuses s’activeront pour que toutes les tenues soient parfaitement ajustées aux corps des mannequins, lui, s’assurera du rendu final. “Certains s’occupent du maquillage, d’autres des chaussures, etc. Chacun a un rôle à jouer.” Et le grand show pourra commencer.



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Written by elitebrussels

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