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Actuellement, Silvia de Suède parle couramment allemand, anglais, portugais, espagnol, français et suédois. Avec un tel bagage, la jeune femme est engagée pour être la responsable des hôtesses d’accueil des Jeux olympiques de Munich en 1972. C’est ainsi qu’elle croise le chemin du prince héritier Carl Gustaf (il succédera sur le trône à son grand-père en 1973) venu avec son oncle le prince Bertil. Comme le raconte la reine, son futur époux la scrutait de près avec une paire de jumelles ! Le prince qui est alors un célibataire convoité du Gotha lui propose d’aller prendre un verre en compagnie de son oncle en guise de chaperon.
Suède : le rétropédalage du roi Carl Gustaf
La relation ne va pas être simple jusqu’au mariage en juin 1976. À cette époque, il n’est pas envisageable qu’un souverain épouse une personne qui n’est pas issue du sérail royal ou à tout le moins de la noblesse. On ne compte qu’un précédent en Norvège en 1968 avec le mariage du prince héritier Harald et de Sonja Haraldsen après une décennie d’attente et beaucoup de larmes.
En outre, les pouvoirs du roi de Suède ont été fortement restreints, en faisant une monarchie purement protocolaire. On ne mise d’ailleurs pas sur la longévité sur le trône du jeune roi. Suite à des unions inégales de ses oncles, le roi Carl Gustaf ne peut compter que sur le dernier d’entre eux le prince Bertil qui est alors déjà âgé de plus de 60 ans. Les règles dynastiques prévoient que c’est le souverain qui doit donner son consentement pour un mariage valide au sein de la famille royale. Le roi se l’accorde donc à lui-même…
Rapidement, la reine Silvia fait la conquête de ses nouveaux compatriotes. Trois enfants naissent : Victoria (1977), Carl Philip (1979) et Madeleine (1982). Bien que roturière de naissance, Silvia est absolument royale. Il faut dire qu’elle a à sa disposition un écrin de bijoux qui ferait presque pâlir celui de la Cour royale d’Angleterre.
Nombreux sont ceux à estimer que Silvia de Suède a “sauvé” la monarchie. Certes en permettant la continuité dynastique (le prince Bertil se maria, quant à lui, fin 1976 après 33 ans d’attente…) avec la naissance de trois princes mais aussi en donnant une image de grande proximité tout en jonglant avec une Cour où les fastes sont encore d’actualité.
Si le couple royal s’affiche comme un ménage très heureux et uni, derrière les murs du château de Drottningholm, la réalité est bien différente. Depuis les années 80, le roi multiplie les aventures extraconjugales y compris lors de déplacements officiels à l’étranger. En 2010, un ouvrage fait état de cette situation et de ses penchants pour les clubs de striptease. Carl XVI Gustaf parvient à contenir le scandale, s’adressant aussitôt à la presse de manière informelle, précisant qu’il s’agissait d’une page désormais tournée, qu’il en avait parlé avec la reine et que chacun regardait à présent vers l’avenir. L’affaire en resta là mais montra à l’opinion publique toute la dignité de la reine Silvia.
Aujourd’hui grand-mère à huit reprises, la reine Silvia de Suède a déjà laissé depuis 1976 une solide empreinte par le biais des causes qui lui tiennent à cœur. La reine est très active au sein de la Childhood Foundation pour la protection de l’enfance, la fondation Mentor pour la lutte contre les addictions mais aussi avec la Fondation Silviahemmet qui a permis de reconsidérer d’un point de vue médical l’accompagnement des personnes souffrant de démence (sa mère en est décédée) avec des structures adaptées.
Pour ses 80 ans, la reine Silvia n’a pas souhaité de cadeau personnel mais des dons pour les enfants d’Ukraine en vue de leur apporter un appui en santé mentale. Silvia de Suède détient le record d’une reine consort avec 47 ans et demi.
