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“Il n’hésite pas à dire : la politique je n’en ai rien à faire, je ne suis pas payé par elle :” Frédéric De Gucht, le mercenaire de l’Open VLD



Il se fait un prénom

Quelques mois plus tard, Frédéric De Gucht (43 ans) est parvenu à se faire un prénom.

Il ne lui a fallu que quelques mois pour mettre à mort le vieil axe bruxellois PS-Open VLD, avec la bénédiction du libéral flamand Guy Vanhengel qui l’a pourtant longtemps incarné. Il impose rapidement sa signature : un plaidoyer pour une austérité budgétaire dans la capitale, mâtiné de propos virulents anti-PS. Rapidement, une partie de la Flandre en redemande.

Frédéric De Gucht (Open VLD) : “Si on ne prend pas des mesures budgétaires très vite, Bruxelles risque de se retrouver sous la tutelle du fédéral”

Son premier business, c’était un café qu’il avait ouvert à Bruxelles, près de la bourse. Et ça marchait. Aujourd’hui, il dirige une boîte de 500 personnes. Il se couche à 1 heure du matin, se lève à 5 heures, fait beaucoup de routes pour se rendre à Sprimont. C’est un fonceur, il est très cash et ne fait pas de longs discours. Mais quand il parle budget, il vient avec des notes de 30 pages, il a tout lu et est très bien préparé. Peu de politiques peuvent en dire autant, pointe Alexia Bertrand, cheffe de groupe Open VLD à la Chambre. Nous avons un point commun, avec Frédéric De Gucht : nous sommes des ‘enfants de’, mais cela ne définit ni notre vie ni ve que nous sommes. Je respecte ça chez lui.”

Au valet noir, il préfère la piste noire…

Son profil atypique de politicien entrepreneur, sa franchise, bousculent le landerneau. Certains ont tiqué, ce lundi, quand il a insisté pour ne pas prolonger les négociations, afin de pouvoir partir au ski, préférant la piste noire au valet noir.

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Il a un discours assez cash, et n’hésite pas à dire: la politique j’en ai rien à faire, je ne suis pas payé par elle. Ce qui est un commentaire de bourgeois… C’est en fait un mercenaire qui n’a de compte à rendre à personne.”

Il n’hésite pas à dire : ‘La politique je n’en ai rien à faire, je ne suis pas payé par elle’. C’est un mercenaire qui n’a de compte à rendre à personne et ne se sent pas lié par un mandat, objecte une source socialiste. Pour le reste, il a ce côté ‘vieille école du VLD’, assez violent dans la négociation, dont on sort en ayant le sentiment de l’avoir perdue. Il ne cherche pas à construire de loyauté avec d’autres partis.”

Bouchez : “Il a la timidité de son père

“Il a la timidité de son père”, dit de lui Georges-Louis Bouchez, avec ironie.

Son style très direct, voire arrogant, rappelle en effet beaucoup celui de l’ancien ministre belge des Affaires étrangères, qui avait déclenché un scandale diplomatique en comparant son collègue néerlandais à Harry Potter…

C’est son père craché”, abonde une source libérale néerlandophone.

Contrairement à son frère Jean-Jacques (ex-député flamand), Frédéric De Gucht a toutefois longtemps semblé fuir son destin politique.

Le virus l’a rattrapé, il y a trois ans, au contact de Sven Gatz rencontré lors d’un quiz organisé par l’Open VLD. Le courant est bien passé entre les deux hommes. L’actuel ministre bruxellois du Budget était alors en train de préparer sa relève. De fil en aiguille, il a proposé à Frédéric De Gucht de prendre en main à la section de Bruxelles Ville, qu’il emporte au terme d’une élection contestée en interne. Les pontes bruxellois de l’Open VLD y voient la preuve de l’efficacité politique du nouveau venu.

Frédéric De Gucht vient renforcer le clan de Sven Gatz et de Guy Vanhengel dans la guerre intestine qui l’oppose à Els Ampe, alors très populaire auprès des militants.

Propulsé par son succès, Frédéric De Gucht devient le directeur de la campagne bruxelloise de l’Open VLD.

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Malgré la défaite, il se lance dans la course à la présidence nationale, en juillet dernier, avec le soutien de personnalités comme Alexia Bertrand

Il doit toutefois s’incliner face à Eva De Bleeker. “À ce moment-là, le parti n’avait pas besoin d’un nouveau De Gucht, décrypte un membre du parti. On voulait sortir des guerres de clans entre les grandes familles du parti (les De Gucht, Verhofstadt, De Croo, etc). Pourtant, beaucoup de militants ont été séduits par son propos. Il avait seulement besoin de plus de temps. Son ambition, cela reste de devenir président national de l’Open VLD, d’autant quEva De Bleeker ne parvient pas à percer dans son nouveau rôle. Même s’il passe en externe pour un donkerblauw (NdlR, littéralement bleu foncé), il est plus proche du libéralisme social qu’on ne le pense. Il est aussi viscéralement anti-nationaliste.”

À l’automne, Frédéric De Gucht reprend les rênes de la section régionale bruxelloise du parti, après les problèmes de santé de Sven Gatz.

Alors que, pendant plusieurs mois, la piste d’une majorité bruxellois incluant le CD & V, et non la N-VA, ne posait guère de problème à l’Open VLD, le logiciel change radicalement. La piste d’une majorité avec la N-VA, déjà amorcée timidement par Sven Gatz, devient l’alpha et l’omega, pour l’Open VLD bruxellois.

Futur président de l’Open VLD ?

“Il adopte un style comparable à celui de Georges-Louis Bouchez sous la Vivaldi, observe un député bruxellois. Ce n’est pas pour rien que l’Open VLD ne souhaite pas obtenir de poste de ministre au sein du gouvernement bruxellois et a proposé la création d’un poste de commissaire de gouvernement, pour le confier à un profil plus technique. Frédéric pourra, comme il le fait déjà, critiquer vertement les cabinets ministériels, les administrations, et parler comme si son parti était dans l’opposition à Bruxelles. Et préparer sa candidature à la présidence de l’Open VLD.”



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Written by elitebrussels

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