Derrière la mention sans “aucune compensation financière”, il semble cependant que le gouvernement supprimera l’argent de poche que reçoivent les demandeurs d’asile. Lorsqu’ils sont dans des centres d’accueil collectif, leurs besoins fondamentaux sont en effet pris en charge : ils bénéficient d’un toit, des repas, des soins médicaux. L’institution d’accueil leur octroie par ailleurs l’équivalent de 8,5 euros par semaine, qu’ils peuvent consacrer à leurs loisirs, l’achat d’un paquet de cigarette, d’un billet de train pour se rendre à la mer… C’est donc ce montant qui devrait être supprimé.
Par ailleurs, les demandeurs d’asile peuvent aussi participer à des travaux communautaires dans les centres d’accueil (aide en cuisine, au nettoyage, travaux techniques, lavoir, etc) contre 1,90€ de l’heure. Seul l’avenir dira si cette petite rétribution sera, ou non, supprimée.
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Quel avenir pour les services d’accompagnement ?
Pour le reste, il est difficile de voir ce qui changera au niveau de l’accueil. L’accompagnement juridique, social et médical sera maintenu. “La note paraît très ferme, très restrictive mais, dans les faits, je ne vois pas bien ce qu’elle va changer au niveau de l’accueil, constate Sotieta Ngo, directrice générale du Ciré, institution qui rassemble trente associations de services aux personnes migrantes. L’Arizona évoque un accueil ‘sobre’. Beaucoup dépendra de la définition qui sera donnée à cet adjectif. Des ONG, associations qui soutiennent les bénéficiaires de l’accueil organisent actuellement des sorties culturelles, du soutien scolaire, des séances chez un psychologue. Ces services devraient être restreints, mais on ne sait pas encore à quel point.”
Un nouveau délai pour les aides sociales
Au-delà de l’accueil, une autre phrase de l’accord de gouvernement a été commentée : “les futurs primo-arrivants, peut-on lire, devront désormais attendre 5 ans avant d’avoir droit à l’aide sociale”. Une telle réforme ne sera pas négligeable pour les personnes (hors ressortissants de l’Union européenne) qui arriveront dans le cadre du regroupement familial, pour les étudiants ou travailleurs étrangers. Par contre, en vertus des droits (européens notamment) dont ils bénéficient, les réfugiés seront exemptés d’une telle restriction et pourront toujours avoir accès aux aides sociales une fois que leur statut d’asile sera reconnu.
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