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Reste que l’ouverture du plus grand événement cinéphile mondial est la fenêtre de tir idéale pour mettre en lumière les revendications du mouvement #MeToo. Ce mercredi soir, en ouverture de la section Un Certain Regard, Cannes relaiera cette parole en programmant Moi aussi. Dans ce court métrage, Judith Godrèche compile une sélection des milliers de témoignages qu’elle a reçus à la suite de ses accusations visant les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon en début d’année.
Qui est Alain Sarde, le producteur français accusé de viols et agressions sexuelles par neuf femmes ?
Lundi soir, le magazine Elle a par ailleurs mis en cause le grand producteur Alain Sarde. Tandis que, mardi matin, Le Monde publiait une tribune signée par 100 personnalités, dont des actrices de premier plan, réclamant “une loi intégrale sur les violences sexuelles”.
Si le mouvement #MeToo a été lancé il y a sept ans déjà, par suite de l’affaire Weinstein aux États-Unis, ses effets se font toujours attendre en France et en Belgique. Certes, la parole continue de se libérer, mais les classements sans suite des plaintes se multiplient, dénoncent les signataires de la tribune. Lesquels exigent une loi qui définisse plus précisément les notions de “viol”, d’“agression sexuelle” ou de “consentement”, mais aussi plus de moyens pour la justice. Et ce, alors que pointe déjà, dans certains discours, un retour de bâton contre la parole #MeToo.
Mediapart dément l’existence d’une liste de 10 grands noms du cinéma français impliqués dans des affaires #MeToo
Dans une industrie toujours majoritairement dominée par les hommes, l’enjeu que la parole des femmes (mais pas seulement) soit entendue est une chose. Qu’elle soit suivie d’effets en est une autre. Reste que, même si l’ancienne génération a du mal à l’admettre, le monde a changé. Et le cinéma ne sera, heureusement, plus jamais le même.
