Deux zéniths, cela reste toutefois un sacré challenge, deux ans après leur toute première sur scène. “On double carrément par rapport à Foret National où on avait fait 7 000 spectateurs, affirme l’humoriste de 54 ans. Le zénith de Lille le 11 juin, ça sera 5 000 personnes et 10 000 le 20 juin à l’ING Arena (où il y aura même une captation télé pour diffusion à la rentrée sur la RTBF, NdlR). Je voulais faire plus grand et plus prestigieux que Forest National et surtout faire une étape belgo-française. C’est beau parce qu’on est très suivi dans les Hauts-de-France. Là-bas, le public capte Tipik. On a une grosse communauté qui nous suit du côté de Lille, Tourcoing, Roubaix. Une grosse fan base selon les statistiques Facebook. Ce qui permet de toucher les gens en Picardie, là où on n’était encore jamais allé. Et puis, sur les réseaux sociaux, on a même plus de Français que de Belges qui nous suivent !”
“Ils sont tous en train de vomir dans les loges!”: La DH était dans les coulisses du – très – Grand Cactus à Forest National
Comment l’expliquez-vous ?
“Je ne m’y attendais vraiment pas du tout parce que je n’ai jamais écrit pour la France. Que ce soit au début de l’émission, au milieu ou maintenant, je ne me dis jamais : ‘Ouais, mais là, le public français ne va rien comprendre’. Ou on sort des codes. Parce qu’alors, on ne parodierait jamais Didier Reynders ni Alexander De Croo. Mais même si on écrit et on interprète des sketchs avec des personnalités belges, ils sont tellement dans l’air du temps que tout le monde comprend. Je suis d’ailleurs toujours sidéré que les sketchs d’Yves Van Laethem et de Frank Vandenbroucke, pendant le Covid, ont été vus par des millions de gens sur YouTube. Ça prouve bien que les Français qui voient ça se retrouvent toujours dans ce qu’eux vivent.”
L’humour n’a donc pas de frontière ?
“Totalement, c’est la langue qui nous réunit. L’humour est un petit peu pareil partout. Je ne crois pas que l’humour belge est différent, ça ne veut rien dire ça. J’ai toujours eu un gros doute avec ça. Alors qu’on est une humeur différente, d’accord, mais un humour différent, non. On fait des humours, différentes sortes d’humours. Très souvent, sur les réseaux, les gens nous comparent au duo barré de ‘Nulle part ailleurs’ avec Antoine de Caunes et José Garcia. Ce qui est très flatteur. Les Français retrouvent un peu cet esprit-là.”
“Les Français nous comparent souvent au duo barré Antoine de Caunes et José Garcia”
Tous vos invités stars français le disent d’ailleurs : “On n’a plus ce genre d’émission en France”
“Un succès, c’est toujours le paramètre de plusieurs facteurs. Le fait qu’on soit arrivés, nous, à ce moment-là, avec cet humour-là. Et qu’il n’y en avait plus ailleurs, puisque même les Guignols ont disparu. On est les seuls avec cet humour-là, à pouvoir proposer quelque chose de différent de ce qui est à la mode. Et donc, entre guillemets, les rebelles, c’est nous ! Même si la nouvelle génération se demande ce qu’on fout là avec nos perruques et notre regard de boomer sur l’actualité.”
Le Grand Cactus aurait-il aussi été courtisé par la télé française ?
“Sur M6, il y a quelques années, il y a eu le concept du Grand Cactus présenté par Alex Vizorek avec Kody, Flavie Flament, etc. Il y a eu des pilotes. Mais ça ne collait pas pour plusieurs raisons. J’étais là comme consultant, et j’ai donné mon avis dont ils n’en ont pas tenu compte, d’ailleurs… Dommage. Mais eux estimaient que c’était comme ça qu’il fallait faire sinon, ça n’allait pas fonctionner. Ils ne m’ont pas fait confiance et puis, ça s’est terminé. Mais bon, peut-être qu’une autre opportunité se présentera, sait-on jamais.”
“Je n’ai jamais écrit pour la France mais on est plus suivi par eux que par des Belges”
À quoi s’attendre en juin 2026 alors ?
“Ce ne sera pas une émission enregistrée mais un vrai spectacle, avec des sketchs. Un petit peu dans la veine de ce qu’on avait fait à Forest National. Mais avec un fil rouge plus marqué et une mise en scène plus affinée. On y va toutefois avec encore plus d’aplomb, parce que Giroud et Stotz sont avec nous maintenant. Eux, la scène, ils sont nés dessus. Ils pourraient carrément tenir le spectacle à eux tous seuls, finalement. On y va donc avec beaucoup d’enthousiasme et de motivation, parce que depuis qu’ils sont là, l’émission a pris un autre cachet. Mais je ne vais pas commencer à la jouer Nostradamus, il est tout à fait évident que rien n’est encore écrit du show puisque c’est dans un an (sourire) !”
Ce show pourrait-il déboucher sur une tournée ?
“J’étais parti un peu sur cette idée-là. Mais il faut comprendre que c’est moi qui produis. Pas la RTBF. Car ce n’est pas ses attributions. La RTBF s’occupe de la captation mais la production, c’est moi. Et donc, c’est extrêmement lourd. C’est comme si je tournais avec une comédie musicale. Il y a quinze comédiens sur scène. Derrière, il y a des accessoiristes, des coiffeuses, des régisseurs. Et pour une tournée, il faut des salles très grandes pour ne pas plonger financièrement. On ne se rend pas compte mais ça coûte beaucoup d’argent. Malheureusement, des salles de 1 500 places, ce n’est pas possible. C’est totalement à pertes. Surtout qu’on a essayé de garder des tickets à des prix abordables, en tout cas bien en deçà de ce qu’on paye pour des grosses productions à Forest National. En moyenne, on tournera entre 35 et 45 euros. Des prix moyens pour des humoristes de one-man-show. Pour de grosses comédies musicales, on paye 80, 90, 100 euros. On a donc essayé de trouver un équilibre. Ce ne sont pas du tout deux dates pour faire de l’argent.”

