Le 27 novembre a marqué le deuxième anniversaire de ChatGPT, avec une annonce qui ne laisse pas indifférent : le lancement de son nouveau modèle d’intelligence artificielle (IA), Orion. Il est salué par ses concepteurs comme une avancée majeure vers l’intelligence artificielle générale (IAG, capable d’effectuer pratiquement toutes les tâches humaines). Mais, alors que ses potentialités fascinent, ses dangers divisent et interrogent sur l’avenir de l’humanité.
Sam Altman, PDG d’OpenAI, qui propose ChatGPT, n’a jamais caché ses ambitions profondes. Selon lui, « l’intelligence artificielle générale sera l’outil le plus puissant jamais créé par l’humanité, capable de résoudre des problèmes que nous n’osons même pas encore envisager ». Orion est un pas de plus vers cette vision, se positionnant comme un modèle qui aspire à une compréhension plus holistique du monde, une adaptabilité hors pair et une capacité à s’autonomiser dans l’apprentissage.
Les perspectives ouvertes par Orion sont immenses. Grâce à sa capacité d’apprentissage profond 100 fois plus puissante que GPT-4, il révolutionne notre façon de résoudre des problèmes complexes, d’anticiper des besoins et de repousser les limites de l’innovation, redéfinissant ainsi de nouveaux horizons pour l’intelligence artificielle.
Une course effrénée
Cependant, derrière l’enthousiasme se cache une ombre grandissante. Le cycle de transformation des intelligences artificielles s’accélère : là où il fallait plusieurs décennies pour observer un saut significatif, ces évolutions se comptent aujourd’hui en années, voire en mois. Le rythme effréné de ces avancées suscite des inquiétudes parmi les experts.
David Kokotajlo, ancien employé d’OpenAI chargé d’anticiper les progrès de l’IA, a récemment tiré la sonnette d’alarme. Lui qui estimait en 2020 que l’IAG ne verrait pas le jour avant 2050 revoit désormais ses prévisions. Selon lui, il y a désormais 50 % de chances qu’une IAG soit disponible d’ici à 2027, soit dans trois ans seulement. Mais ses prédictions ne s’arrêtent pas là : il évalue également à 70 % la probabilité que cette avancée conduise à des conséquences catastrophiques pour l’humanité. Avec Orion, la question de la maîtrise devient cruciale. Ce modèle ultra-sophistiqué pourrait, en s’autonomisant davantage, dépasser les intentions initiales de ses créateurs.
Les critiques redoutent que la quête de l’efficacité à tout prix ouvre la porte à des effets irrévocables : manipulation de l’information, disparition de millions d’emplois, voire des scénarios dystopiques où l’humanité perdrait le contrôle face à une IA devenue incontrôlable. Les plus pessimistes pointent le manque de garde-fous dans cette course effrénée. Plus ces cycles se raccourcissent, plus le risque d’une dérive augmente.
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