Une minute de silence en hommage aux victimes s’est tenue au début du discours de la secrétaire nationale du parti, Marine Tondelier, qui a également appelé à une autre minute de silence pour le peuple israélien meurtri par l’attaque terroriste sans précédent du Hamas le 7 octobre, et le peuple palestinien bombardé à Gaza.
“Nous sommes Les Écologistes”, a déclaré Mme Tondelier devant quelque 1.300 personnes dont l’ancien député Noël Mamère, le candidat à la présidentielle Yannick Jadot ou le mathématicien Cédric Villani.
“Entré dans l’âge de la maturité”, le nouveau mouvement “va mettre en lien et en action ceux qui se sentent écolo. Ce sera bien plus qu’un parti”, a-t-elle assuré, en lançant: “Venez comme vous êtes”.
Alors que PS et PCF réfléchissent à leur avenir au sein de la Nupes, EELV n’entend pas sortir de cette alliance, mais au contraire se servir de son nouveau mouvement pour avoir “un mode de fonctionnement qui redonne la place à toutes les pluralités au sein de cette coalition”, explique Cyrielle Chatelain, la cheffe des députées écologistes.
En février, quelques mois après son élection à la tête du parti, Marine Tondelier avait lancé, les États généraux de l’écologie pour rassembler “le peuple de l’écologie” et poser les bases d’un “grand mouvement de l’écologie politique”.
Elle déplorait “un échec collectif en 2022 à apporter le changement dont la société a besoin” après le score décevant du candidat d’EELV, Yannick Jadot (4,6%).
“On s’est questionné sur ce qui n’a pas marché, pourquoi on n’a pas réussi à convaincre. Et on a tiré des réponses, notamment sur le fait qu’on devait avoir beaucoup plus d’ouverture, être plus agile, extrêmement clair sur notre ligne”, relève Cyrielle Chatelain.
Engagement à la carte
“Tout va changer, sauf nos valeurs”, insiste Marine Tondelier. “On va changer la manière de s’engager, permettre un engagement à la carte”, entre ceux qui voudront adhérer et donc cotiser au parti, et ceux qui voudront participer simplement à certains événements ou formations. “Nous sommes le premier parti des centres-villes, mais on veut aussi être le premier parti des ruralités”.
La feuille de route du nouveau mouvement, présentée samedi, est basée sur une large consultation réalisée de février à avril, à laquelle ont répondu près de 30.000 personnes (dont 75% de non adhérents), a précisé Léonore Moncond’huy, maire écologiste de Poitiers.
Le document final, soumis au vote des adhérents et des sympathisants, a été adopté à 84%.
Il prévoit notamment d’avoir “un discours plus audible et plus crédible”, mais aussi “plus positif” et “moins clivant”.
Le mouvement a également pour objectif de travailler “en coopération renforcée avec la société civile” (associations, syndicats, activistes), et de mieux accueillir et former les nouveaux venus.
Mais EELV ne disparaît pas tout de suite. Le nom perdurera de manière transitoire jusqu’aux Européennes, où les deux logos seront présents sur les bulletins.
“EELV, c’était un nom temporaire”, a rappelé Mme Tondelier sur France culture. “On a fait des sondages, c’était un obstacle” pour beaucoup de gens. “Les Écologistes c’est beaucoup plus compréhensible”.
Le contour du mouvement reste pour l’instant flou, le temps qu’EELV modifie ses statuts, au mois de février. “Une réforme statutaire ça prend du temps si on veut la faire bien”, insiste Marine Tondelier, qui reste donc pour l’instant secrétaire nationale d’EELV.