Le départ des soldats américains de la base de Niamey, au Niger, s’est terminé dimanche 7 juillet, ont annoncé les Etats-Unis et le Niger. Ce retrait sera suivi, d’ici au 15 septembre, par celui des forces basées à Agadez, dans le nord du pays, conformément aux exigences du régime militaire au pouvoir.
« Le ministère de la défense nationale de la République du Niger et le département de la défense des Etats-Unis d’Amérique annoncent que le retrait des forces et des équipements américains de la base aérienne 101 de Niamey est désormais achevé », ont fait savoir les deux pays dans un communiqué commun. « Grâce à une coopération et à une communication efficaces entre les forces armées nigériennes et américaines, cette opération s’est achevée avant la date prévue et sans aucune complication », ont-ils précisé.
Un dernier vol avec les soldats de la base de Niamey devait décoller à minuit, heure de Paris. Au total, 766 militaires américains ont quitté le Niger à ce jour, a appris l’Agence France-Presse lors d’une cérémonie organisée sur cette base, en présence du colonel Maman Sani Kiaou, chef d’état-major de l’armée de terre du Niger, et du général Kenneth Ekman du département américain de la défense.
Les forces américaines au Niger étaient estimées à 950 éléments au total. Par ailleurs, six aéronefs – deux hélicoptères Raptor et quatre drones – ainsi que 1 593 tonnes de matériel ont également décollé du pays du Sahel depuis mai.
La politique étrangère du Niger revue de fond en comble
« Les forces américaines vont désormais se concentrer sur le retrait de la base aérienne 201, située à Agadez. Les responsables nigériens et américains sont résolus à assurer un retrait sûr, ordonné et responsable d’ici au septembre », ont encore détaillé les deux pays dans leur communiqué.
Les Etats-Unis étaient engagés au Niger pour lutter contre les djihadistes, qui mènent régulièrement des attaques sanglantes. A Agadez, ils disposent d’une importante base de drones. En mars, les autorités de Niamey avaient dénoncé l’accord de coopération militaire qui les liait aux Etats-Unis, et le processus avait débuté deux mois plus tard.
Depuis le coup d’Etat qui a renversé le président Mohamed Bazoum, le 26 juillet 2023, le régime militaire nigérien revoit de fond en comble sa politique étrangère, en insistant vouloir faire de sa souveraineté une priorité.
Les soldats français engagés dans la lutte contre les djihadistes avaient été chassés en premier, dès la fin de 2023. Dans le même temps, Niamey s’était rapproché, notamment, de la Russie, laquelle a acheminé des instructeurs et du matériel militaire, en avril et en mai. Le pays s’est également rapproché de ses voisins, le Burkina Faso et le Mali, aussi gouvernés par des régimes militaires, avec lesquels il a formé une « Confédération des Etats du Sahel ».