in

“Les Russes ne sont pas prêts à négocier. Ils comprennent que leur moment est venu” : Moscou progresse toujours plus rapidement dans le Donbass



L’Ukraine veut mobiliser 160 000 hommes “mais ça paraît totalement irréaliste”

Des avancées de 20-30 km² par jour

Néanmoins, cet échec est de mauvais augure pour Kiev, qui vit des instants compliqués avec une progression russe importante dans la région. “C’est caractéristique de ce qu’il se passe dans le sud-est de l’Ukraine. Les Ukrainiens doivent céder beaucoup de terrain en relativement peu de temps. C’est quand même problématique, pas parce que la ville est importante, mais parce que c’est vraiment symbolique. Cela représente les problèmes défensifs auxquels sont confrontés les Ukrainiens pour l’instant“, précise-t-il. “Depuis la chute de Vouhledar il y a quelques semaines, les Russes ont commencé à conquérir des parties plus importantes de l’Ukraine. Je pense alors à des avancées de 20-30 km² par jour, ce qui est relativement beaucoup. La perte de Kourakhove s’inscrit dans cette accélération des opérations russes dans le sud-est de l’Ukraine. Pour l’instant, les Russes ont beaucoup d’énergie, ils gagnent beaucoup de terrain. Pour moi, Kourakhove est un point de passage obligatoire pour les Russes.” “Mais ça ne va pas changer la guerre“, précise-t-il.

Guerre en Ukraine: avec la bataille de Kourakhove, Kiev pourrait perdre son dernier point de défense dans le sud du Donbass

Comment contrer les tactiques d’encerclement menées par les forces russes ?

Pour Tom Simoens, le principal problème de la défense ukrainienne est “l’aviation tactique russe qui bombarde les positions ukrainiennes avec des bombes planantes“. Ces bombes sont très précises et peuvent être envoyées à quelques dizaines de kilomètres de la ligne de front, permettant ainsi à l’armée russe d’atteindre ses cibles tout restant à distance. Mais il pointe un atout significatif de la défense ukrainienne. “Les Ukrainiens réussissent à infliger des pertes aux Russes. Donc si Kourakhove tombe dans les jours à venir, ça aura coûté très cher aux Russes au niveau des vies humaines, des pertes de véhicules militaires, etc. C’est ce que les Ukrainiens font, je pense, assez bien : céder du terrain, mais toujours à un prix élevé pour les Russes. Leur espoir est d’épuiser les Russes plus que ça n’épuise les Ukrainiens. Mais je ne suis pas sûr qu’à long terme cette stratégie les fera gagner. Mais au moins ils essaient de maximiser les pertes russes et de minimiser les pertes ukrainiennes.”

Selon le professeur de l’ERM, ce n’est plus qu’une question de temps avant que la ville tombe. L’enjeu pour Kiev réside donc davantage dans le fait d’arrêter l’accroissement de la progression russe. “Il y a un an, la progression journalière russe était de 2-3 km² par jour, avec autant d’attaques. Donc l’intensité des hostilités n’a pas beaucoup augmenté, mais le rendement russe a beaucoup augmenté“, ajoute-t-il.

“Il n’est pas certain que les forces russes soient en mesure de réaliser de nouvelles avancées dans l’ouest de l’oblast de Donetsk”

Un élément déclencheur pour de futures négociations ?

Selon Tom Simoens, la conquête de Kourakhove ne devrait pas influencer l’ouverture de négociations entre Kiev et Moscou. “Les Ukrainiens parlent de plus en plus de négociations. Mais à mon avis, les Russes ne sont pas prêts à négocier. Ils comprennent que leur moment est venu, et je pense qu’ils espèrent aller plus loin avant de négocier quoi que ce soit.” Il pense que Moscou ne se satisfera pas d’un objectif moindre que la capitulation totale des Ukrainiens. Cela impliquerait un changement de régime et de gouvernement, un sacrifice important que les Ukrainiens ne semblent pas être prêts à accorder. “Les Ukrainiens ne sont pas encore si désespérés pour accepter cela. Et d’un autre côté, les Russes, pour l’instant, ne sont pas prêts à entamer des négociations parce que d’après leur analyse, ils sont en train de gagner“, conclut-il.



Source link

What do you think?

Written by elitebrussels

Y’aura-t-il un cortège de Saint Nicolas en 2024 à Bruxelles ?

Bières belges de Noël : découvrez nos préférées !