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“The Alto Knights” : un film de papys avec Robert De Niro en double mafieux


Sorti en mars dernier un peu partout dans le monde, The Alto Knights est resté inédit en Belgique. Et pour cause, il s’agit d’un énorme bide pour la Warner, n’ayant rapporté que 9 millions de dollars pour un budget estimé à 50 millions. Le film de Barry Levinson débarque dont directement chez nous sur la plateforme HBO Max.

Le retour des papys

The Alto Knights marque les retrouvailles de Barry Levinson et de Robert De Niro. C’est la cinquième fois que le réalisateur de Good Morning, Vietnam (1987) et Rain Man (1988) fait tourner la star. Après Sleepers (1996), Des hommes d’influence (1997), Panique à Hollywood (2008) et The Wizard of Lies, qui, en 2017, marquait les débuts au petit écran de De Niro sur HBO, dans la peau de Bernard Madoff.

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Sur le papier, The Alto Knights est prometteur. Outre De Niro et Levinson, le projet peut compter sur la caution de deux collaborateurs de Martin Scorsese. À la production, on retrouve Irwin Winkler, producteur de la saga Rocky, mais aussi de Raging Bull (1980) et des Affranchis (1990). Tandis que le scénario est signé Nicholas Pileggi, auteur des Affranchis et de Casino (1995), mais aussi de The Irishman pour Netflix en 2019.

Si l’on pouvait déjà qualifier ce dernier de film de vieux, que dire de The Alto Knights : De Niro a 81 ans, Levinson 83 ans, Pileggi 92 ans et Winkler 94 ans… Sans faire de jeunisme, le constat est clair : l’énergie n’est plus vraiment là pour porter enfin à l’écran la rivalité entre Frank Costello et Vito Genovese. Un projet qui remonte aux… années 1970.

« The Alto Knights » de Barry Levinson, avec Robert De Niro et… Robert De Niro dans les rôles de Frank Costello et Vito Genovese. Et Debra Messing.
Frank Costello (Robert De Niro) n’aspire qu’à une chose, prendre sa retraite aux côtés de sa femme Bobbie (Debra Messing). ©Jennifer Rose Clasen

De Niro dédoublé

Si, dans The Irishman, le rajeunissement numérique plus ou moins réussi de Robert De Niro flirtait avec le ridicule, c’est ici l’idée de lui confier les deux rôles principaux qui dérange. Affublé d’un faux nez, de prothèses et de maquillage, De Niro fait ce qu’il peut pour camper le sage Costello (qui fait office de narrateur en voix off) et l’impulsif Genovese. Mais le procédé apparaît surtout comme un argument marketing. Celui-ci n’a en effet aucun sens d’un point de vue dramatique — sinon de suggérer que les mafieux italiens finiraient tous par se ressembler ?

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Sur le fond, The Alto Knights est intéressant, décrivant une rivalité entre deux chefs de Cosa Nostra qui mènera à la réunion, à Apalachin, des grandes familles mafieuses américaine. Laquelle se solda par des dizaines d’arrestations et démontra au grand jour la présence de la mafia aux États-Unis.

Mais Barry Levinson s’embourbe dans sa mise en scène. Il multiplie les allers-retours entre le passé et le présent, entre la fiction et la réalité (notamment à la série de procès qui ont visé Genovese et Costello), tout en faisant des clins d’œil appuyés aux grands films de gangsters de la Warner (on peut ainsi voir une scène de L’Enfer est à lui de Raoul Walsh en 1949 avec James Cagney). Mais le vieux cinéaste ne fait que rendre le récit difficile à suivre.

Sans tension, The Alto Knights se traîne sur deux heures. Comme un interminable chant du cygne d’une génération qui fit les plus belles heures du renouveau du cinéma hollywoodien il y a un demi-siècle.

« The Alto Knights » de Barry Levinson, avec Robert De Niro et… Robert De Niro dans les rôles de Frank Costello et Vito Genovese. Et Debra Messing.
Présenté comme un “joueur professionnel”, Frank Costello (Robert De Niro) a régulièrement été inquiété par le justice américaine. ©Jennifer Rose Clasen
« The Alto Knights » de Barry Levinson, avec Robert De Niro et… Robert De Niro dans les rôles de Frank Costello et Vito Genovese.
©HBO Max

The Alto Knights Film de gangsters De Barry Levinson Scénario Nicholas Pileggi Photographie Dante Spinotti Musique David Fleming Montage Douglas Crise Avec Robert De Niro, Debra Messing, Cosmo Jarvis, Kathrine Narducci… Durée 2h03



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Written by elitebrussels

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