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La Martinique se met au vert : découverte des alentours de la montagne Pelée


Depuis septembre 2023, les volcans et forêts de la montagne Pelée et les pitons du nord de la Martinique – couvrant 15 056 ha – ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Une belle reconnaissance pour ceux qui se battent au quotidien pour protéger cette nature.

Patrick Voltine, du Comité de la randonnée pédestre de la Martinique, en fait partie. Il nous emmène en balade au pied de la montagne Pelée, malheureusement la tête perdue dans le brouillard ce jour-là. Pas grave, les sentiers sont nombreux et plutôt que de monter, on entame la descente depuis le parking de l’Aileron en surplomb de Morne-Rouge, village qui doit son nom à la couleur de la terre, pour rejoindre l’Ajoupa-Bouillon, où se visitent de magnifiques cascades.

“C’est vraiment le poumon vert”

 Le départ se fait au parking de l’Aileron, au pied de la montagne Pelée.
Le départ se fait au parking de l’Aileron, au pied de la montagne Pelée. ©-M.U.

On emprunte le chemin de la Semaine, qui est parfois assez escarpé. Il vaut mieux être équipé de bonnes chaussures de randonnée. “C’est un chemin très agréable qui permet de découvrir à la fois des zones agricoles mais aussi de belles fleurs et de beaux arbres. C’est vraiment le poumon vert de la Martinique. Il y a très peu d’habitations et on respire assez bien.”

Les terres agricoles sont principalement réservées à la culture de la christophine (appelée aussi chayote) sous des tonnelles et la dachine, qui est un tubercule dont la chaire est toxique quand elle est crue mais savoureuse quand elle est cuite. Le paysage se modifie au fur et à mesure que l’on descend. Les noms des arbres sont très imagés: bois canon (dont la tisane des feuilles est utile contre l’asthme), bois côtelette et ses petits fruits rouge, bois résolu ou bois de rivière, figuier étrangleur, fromager… Du côté des plantes, on reste en admiration devant les balisiers aux couleurs vives.

 Les balisiers sont nombreux dans la forêt.
Les balisiers sont nombreux dans la forêt. ©M.U.

Toute cette flore est réunie au Domaine d’Émeraude de Morne-Rouge, véritable sanctuaire conçu par le Parc naturel de Martinique. Près de 4 kilomètres de sentiers de promenade y sont accessibles. rois parcours de 15, 30 ou 60 minutes permettent d’explorer cette forêt qui accueille plus d’une centaine d’espèces indigènes. Un pavillon d’exploration mêlant proverbes et poésies – notamment d’Aimé Césaire, qui a marqué la vie politique de l’île – et découverte de l’histoire naturelle de la Martinique se visite avec les enfants.

Cascade et gastronomie

Les nuages partis, la chaleur est bien présente, et pour se rafraîchir, rien de tel que d’aller piquer une tête à la cascade Saut du gendarme. Elle tiendrait son nom de la chute qu’un gendarme aurait faite soit en y pratiquant l’escalade, soit lorsque son cheval s’abreuvait.. Attention, la baignade est interdite, mais on peut y faire trempette sans aucun souci. Les plus téméraires tenteront de se placer juste en dessous du jet: c’est plutôt revigorant !

Les spécialités culinaires martiniquaises ne manquent pas.
Les spécialités culinaires martiniquaises ne manquent pas. ©-M.U.M.U.

Tout cela vous aura sans doute mis en appétit. Cela tombe bien, car la gastronomie martiniquaise vaut le détour. Les bonnes tables ne manquent pas. Outre les traditionnels acras – que l’on retrouve un peu partout dans les Caraïbes – on vous recommande de goûter le féroce d’avocat – mélange de morue, d’avocat et de farine de manioc – le colombo de poulet et son festival d’épices (paprika, cumin, muscade, clou de girofle, coriandre, graines de moutarde et safran), sans oublier de terminer le repas par un blanc-manger coco…

Une petite sieste en bord de plage sera sans doute nécessaire. Mais ce ne sont pas les endroits qui manquent…

https://explorefrance.be/fr/explore-france/

https://www.martinique.org/fr

Du vent dans les voiles avec les Yoles rondes

Véritable institution en Martinique, la pratique de la yole ronde est un “must”. Des initiations sont proposées.

La yole ronde est une véritable institution en Martinique. Sa pratique est accessible aux débutants.
La yole ronde est une véritable institution en Martinique. Sa pratique est accessible aux débutants. ©-Marc Uytterhaeghe

Si les Polynésiens ont leurs pirogues, les Martiniquais, eux, ont leurs yoles. Si le mot a des origines danoises et néerlandaises, la yole ronde s’est implantée en Martinique dans les années 50-60 grâce aux pêcheurs. L’embarcation légère est construite (sans aucun plan !) dans du bois de gommier. Elle a la particularité de ne pas avoir de bancs à l’intérieur mais bien des bois dressés sur les deux bords qui permettent aux membres d’équipage de garder l’équilibre, car il n’y a pas de quille non plus. Au bout du bateau, le patron maintient le cap grâce à une godille. L’embarcation typique de la Martinique a été inscrite fin 2020 au registre des bonnes pratiques de sauvegarde du patrimoine immatériel de l’Unesco, comme la pratique du carillon en Belgique.

Comme en Polynésie, la pratique de la yole a été détournée de son objectif initial pour devenir un sport à part entière. L’épreuve emblématique est le tour de Martinique des yoles rondes, qui dure plusieurs jours.

Mais tout un chacun peut s’essayer à la pratique. L’association Alizés Yoles, qui est implantée à la baie du Marin, sur la côte sud-caraïbe, propose des séances d’initiation aux touristes. “On donne un minimum d’informations avant de partir, le reste se découvre sur l’eau”, nous dit Georges-Henry Lagier, multiple champion de la discipline.

Mer calme et sans vent

Pas de chance pour nous, la météo de cette fin septembre est un brin capricieuse. Les locaux évoquent un “kalmisiré”, c’est-à-dire une mer calme, sans vent. La balade sous le soleil s’annonce longue. Il vaut mieux s’enduire de crème solaire, prévoir un chapeau et des lunettes…

La balade est l’occasion  de découvrir la mangrove.
La balade est l’occasion de découvrir la mangrove. ©-Thierry Negi

Chacun à son poste, il faut d’abord soulever l’embarcation pour la mettre à l’eau. Ensuite ? Tout est un travail de cohésion. Chacun prend position sur un “bois dressé” et suit les ordres du patron, qui indique s’il faut se décaler un peu plus loin du bord pour équilibrer le bateau. Les plus audacieux peuvent même tenter de se positionner tout le corps en dehors de l’embarcation. Autant prévenir: dans ce cas, biceps et abdos sont soumis à rude contribution… Quand le vent tourne, il faut se positionner rapidement sur l’autre bord. Cela demande une grande agilité, beaucoup d’engagement physique et une coordination parfaite. Si vous n’y mettez pas beaucoup d’enthousiasme, c’est tout l’équipage que vous pénalisez. Autant le savoir. Sinon, les marins locaux qui vous accompagnent s’en chargeront, mais toujours dans la bonne humeur.

La petite pause sur une jolie plage de sable est la bienvenue. Au menu: les incontournables acras de morue, servis quasi à chacune des étapes de notre voyage, ainsi qu’un planteur, cocktail préparé avec du jus de fruits exotiques mélangé avec du sirop de canne, de la muscade, de la cannelle et du citron vert. De quoi reprendre quelques forces pour terminer le petit tour dans la baie, où l’on a même pu admirer la mangrove, territoire préféré de la faune aquatique. Une expérience ludique et vivifiante que l’on vous encourage à tester.

https ://alizesyoles.wixsite.com/alizes-yoles



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Written by elitebrussels

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